Genèse du projet

A l’origine une troupe de théâtre.

Avant de devenir une association, la compagnie Anna Scrupul’hom trouve son origine dans la troupe du Scrupule, née en novembre 2000 dans une MECS du sud du Haut-Rhin et dans l’Association Sens Scrupule, collectif d’artistes et de travailleurs sociaux.

logo_anna_600En latin, scrupule se dit scrupulum. À l’origine, le scrupule veut dire «petit caillou». Le groupe était constitué d’adolescents placés pour des raisons de carences éducatives ou affectives, et d’une équipe éducative engagée, qui se sont réunis, avec en commun l’envie de jouer, de créer, d’expérimenter et de se former avec et par le théâtre. Le scrupule, ce terrible petit caillou qui gène dans la chaussure, qui empêche de tourner en rond, qui remue… C’était l’esprit de la troupe du Scrupule d’avoir chaque jour des petits cailloux dans sa chaussure afin de ne pas s’habituer à l’inacceptable, de semer chaque jour des petits cailloux dans la chaussure de son voisin afin de le faire réagir, et peut-être à son tour agir.

Parler le présent était le projet de la Troupe du Scrupule et du Sens Scrupule : faire vivre des œuvres et des créations contemporaines «agir ici et maintenant», et enfin parler du présent qui touche ces jeunes, mais également de leurs difficultés et préoccupations.

La troupe du Scrupule s’est produite dans différents lieux, notamment dans le cadre d’établissements sociaux et médico-sociaux, mais également dans des lieux et salles dédiés au théâtre.

Plusieurs objectifs éducatifs étaient bien évidement visés à travers une telle démarche. En premier lieu, il s’agissait évidement de permettre à ces jeunes d’accéder à une autre culture. Dans sa fonction première, le théâtre est un art. En tant que tel, il permet à ces jeunes d’accéder à un art que leur environnement social et familial ne peut pas leur offrir : la plupart d’entre eux n’avaient jamais mis les pieds dans un théâtre ou un atelier d’art dramatique. Il s’agit bien là de porter un projet de démocratisation de l’accès à la culture. Le théâtre doit rester accessible et populaire et c’est ainsi qu’il peut s’inscrire dans une culture de proximité; en travaillant dans cette proximité, en toute simplicité, entre acteurs, metteurs en scène et éducateurs, on offre la possibilité aux amateurs en herbe de vivre le théâtre comme un engagement, voire une passion naissante, ou encore juste un supplément d’âme.

Le projet du «Lieu» s’inscrit dans cette histoire, il a été élaboré par 4 professionnels issus du champ du travail social et éducatif, Sébastien Castells, Cédric Cuny, Chantal Mazaeff et Manuella Ngnafeu.

Ce travail de réflexion a été porté par un groupe de pilotage issu de l’association Anna Scrupul’hom.