Le 31 juillet 2023, une petite équipe composée de 4 jeunes et 2 adultes du Lieu avait rendez-vous à l’aéroport de Roissy, tôt le matin. La destination : Montréal, ville francophone dans la province du Québec, au Canada.
Là-bas, ils allaient rejoindre l’équipe du Bureau de Consultation Jeunesse, une association partenaire du Lieu depuis son commencement. Ils allaient aussi visiter la campagne nord-canadienne ainsi que l’une des plus célèbres villes des Etats-Unis : New-York. Et vivre une aventure collective hors du temps…
Aujourd’hui, il est l’heure de partager ce que nous avons fait et appris durant ces deux semaines. Alors nous nous sommes posé quelques questions, et y avons répondu avec nos mots.
Pourquoi est-on allés.es en Amérique du Nord ?
Pour découvrir le Québec et travailler avec le Bureau de Consultation Jeunesse : une association montréalaise partenaire du Lieu. Les travailleurs sociaux du BCJ nous ont permis d’exister : en 2016, ils ont participé à la réflexion et à l’élaboration de notre projet associatif. On s’est grandement inspirés de leurs pratiques pour construire la philosophie du Lieu.
Pour nous tous.tes, c’était l’occasion de voir comment le travail social fonctionne chez eux et la différence avec nos pratiques. Aussi, nous avons eu l’opportunité de découvrir une autre culture et d’échanger autour de nos modes de vie, nos habitudes.
Concernant New-York, c’était une envie des jeunes. En fait, c’était même un rêve. Alors on a fait une escale de trois jours. C’était sportif ! On a visité jour et nuit : Times square, le coucher de soleil depuis le pont de Brooklyn, Central Park, la montée du Top of The Rock, le ferry vers la Statue de la Liberté, China Town,… On en a pris plein les yeux. New-York est vraiment une ville à part entière.
Qu’est ce qu’on a fait ?
Avec les travailleurs sociaux et les jeunes du BCJ, nous avons partagé des temps de repas et des activités (visites, soirées musique,… ) qui nous ont permis de partager nos idées et confronter nos points de vue. Nous avons trouvé que ces personnes avaient une grande ouverture d’esprit (à propos de l’orientation sexuelle et amoureuse, des religions, des inégalités hommes-femmes, de la question des origines et de l’identité ethnique/culturelle par exemple). On a senti que les québecquois.es ne jugeaient pas, ne mettaient pas les autres dans les cases. Ils.elles sont aussi décomplexés.es, ils osent poser des questions sur des sujets qu’on peut parfois trouver sensibles. Nous avons eu le sentiment d’être acceptés comme on est et d’être écoutés sans être jugés.es. Cela se ressent aussi dans la rue : les gens sont libres d’être qui ils veulent et ne jugent pas les autres.
Partir deux semaine, c’était aussi l’opportunité de vivre ensemble autrement, d’éprouver le groupe, de cuisiner de bons petits plats, de parler (longtemps), de se fâcher (un peu), et de rire (beaucoup). Bref, d’expérimenter la vie en collectif et de grandir ensemble le temps d’un voyage.
Qu’est ce qui nous a marqués ? Questionnés ?
Le contraste entre les personnes aisées et les personnes précaires, surtout à New-York : nous avons eu l’impression que tout tournait autour de l’argent.
Mais aussi la sécurité qu’on a ressentie, on s’est sentis.es « safe » dans la rue. Nous n’avons eu aucune mésaventure et les habitants.es étaient toujours prêts.es à nous aider quand nous étions perdues.es ou ne comprenions pas quelque chose.
Qu’est ce qu’on a aimé ?
Tout d’abord, on s’est sentis à l’aise et très bien accueillis.es ! Le BCJ sait favoriser le bien-être de tout le monde. Aussi, ils nous ont aidés.es quand on galérait : sans eux, nous aurions pû faire une croix sur New-York à cause d’une annulation de bus.
C’était enrichissant de débattre avec eux. Même si on a pû se sentir en difficulté car « il faut savoir parler » (argumenter, aller au bout de ses idées,… ) c’était intéressant et cela nous a appris à échanger autrement, à voir toujours plus loin et à se questionner différemment.
Côté activités et visites, on a adoré admirer la vue sur la ville depuis le Mont-Royal ! Le Céramic Café nous a permis de prendre un temps pour nous et de laisser parler notre créativité (nous avons customisé des objets en céramique et les avons ramenés à la maison). Nous avons aimé regarder le feu d’artifices du jeudi soir à Montréal (wouah !), et le coucher de soleil sur le pont de Brooklyn (magique). Mais aussi flâner dans les rues et nous laisser surprendre par ce qui s’y trouvait, l’ambiance générale, et l’entente du groupe. Nous avions des personnalités très différentes mais on a très vite appris à vivre ensemble et à faire avec les sensibilités de chacun.
Qu’est ce qu’on a moins aimé ?
Faire attention au budget : en Amérique du Nord, la vie est chère. Il a fallu trouver des stratégies pour s’enrichir de ce voyage en respectant notre porte-monnaie. C’était aussi difficile de ne pas avoir de connexion Internet tout le temps, ça jouait sur le moral parfois car nous sommes peu habitués.es à cela.
Et maintenant que nous sommes de retour, que va-t-il se passer ?
Le BCJ va venir nous voir en 2024, durant le voyage nous avons déjà évoqué ce qu’on pourrait faire avec eux et avec l’association DA-MAS à Roubaix, partenaire du BCJ et du Lieu. Les québecquois.es ont envie de travailler la question des relations entre la police et les jeunes d’aujourd’hui et aimeraient voir comment cela se passe en France. Cette thématique a fait écho à certains.es d’entre nous, alors ils.elles participeront à ce nouvel échange.
A., M., Y., K., M. et C.